Femme fontaine : 8 choses essentielles à connaître sur l’éjaculation féminine

Female hand with whipped cream and grapefruit on yellow background

L’éjaculation féminine, longtemps entourée de mystère et de tabous, suscite encore aujourd’hui de nombreuses interrogations. Pourtant, ce phénomène naturel fait partie intégrante de la sexualité de certaines femmes. Dans cet article, nous allons explorer en profondeur les différents aspects de l’éjaculation féminine, communément appelée « femme fontaine », afin de mieux comprendre cette expérience intime.

1. Qu’est-ce que l’éjaculation féminine exactement ?

L’éjaculation féminine correspond à l’expulsion d’un liquide par l’urètre de la femme lors de l’excitation sexuelle ou de l’orgasme. Ce phénomène, bien que méconnu, n’est pas rare : selon les études, entre 10% et 54% des femmes en feraient l’expérience au cours de leur vie sexuelle.

Il est important de distinguer deux types d’émissions de liquide :

  • L’éjaculation féminine à proprement parler : émission d’un liquide blanc laiteux en petite quantité (quelques millilitres)
  • Le « squirting » ou émission fontaine : expulsion d’un liquide clair et abondant (jusqu’à 150 ml)

Ces deux phénomènes, bien que souvent confondus, ont des origines et des compositions différentes.

2. D’où provient le liquide éjaculé ?

L’éjaculation féminine « classique »

Le liquide blanc laiteux caractéristique de l’éjaculation féminine est produit par les glandes de Skene, aussi appelées « prostate féminine ». Ces petites glandes, situées autour de l’urètre, sécrètent un liquide proche du liquide prostatique masculin.

Le « squirting » ou émission fontaine

Le liquide clair et abondant expulsé lors du squirting provient quant à lui principalement de la vessie. Sous l’effet de l’excitation sexuelle, la vessie se remplit rapidement d’un liquide composé en grande partie d’eau et d’urée diluée.

Type d’éjaculation Origine Quantité Apparence
Éjaculation « classique » Glandes de Skene Quelques ml Blanc laiteux
Squirting Vessie Jusqu’à 150 ml Clair et liquide

3. Composition du liquide éjaculatoire féminin

La composition exacte du liquide éjaculatoire féminin a longtemps fait débat dans la communauté scientifique. Des analyses récentes ont permis d’en savoir plus sur sa nature :

Éjaculation « classique »

Le liquide produit par les glandes de Skene contient :

  • De l’Antigène Spécifique de la Prostate (PSA)
  • De la Phosphatase acide prostatique (PAP)
  • Du glucose
  • Des protéines

Sa composition est très proche de celle du liquide prostatique masculin, d’où l’appellation « prostate féminine » pour les glandes de Skene.

Squirting

Le liquide expulsé lors du squirting est composé principalement :

  • D’eau (95-98%)
  • D’urée et de créatinine diluées
  • De traces de PSA dans certains cas

Bien que contenant des composants de l’urine, ce liquide est beaucoup plus dilué et ne présente ni l’odeur ni la couleur caractéristiques de l’urine.

4. Comment se produit l’éjaculation féminine ?

Le mécanisme exact de l’éjaculation féminine n’est pas encore totalement élucidé, mais on sait qu’il implique plusieurs facteurs :

Stimulation du point G

La stimulation du point G, une zone érogène située sur la paroi antérieure du vagin, joue un rôle crucial dans le déclenchement de l’éjaculation féminine. Cette zone est anatomiquement liée aux glandes de Skene et à l’urètre.

Contraction des muscles pelviens

Les contractions rythmiques des muscles du plancher pelvien lors de l’orgasme participent à l’expulsion du liquide, qu’il s’agisse d’éjaculation « classique » ou de squirting.

Remplissage rapide de la vessie

Dans le cas du squirting, l’excitation sexuelle provoque un remplissage rapide de la vessie par un mécanisme encore mal compris. Ce liquide est ensuite expulsé sous l’effet des contractions musculaires.

Étape Éjaculation « classique » Squirting
1 Stimulation du point G Stimulation du point G
2 Sécrétion des glandes de Skene Remplissage rapide de la vessie
3 Contractions musculaires Contractions musculaires
4 Expulsion du liquide (quelques ml) Expulsion abondante de liquide

5. Toutes les femmes peuvent-elles éjaculer ?

La capacité à éjaculer varie considérablement d’une femme à l’autre. Si certaines éjaculent facilement et abondamment, d’autres n’en font jamais l’expérience. Cette variabilité s’explique par plusieurs facteurs :

Facteurs anatomiques

  • Développement des glandes de Skene : leur taille et leur activité varient selon les individus
  • Sensibilité du point G : certaines femmes ont un point G plus sensible ou plus facilement stimulable
  • Tonicité des muscles pelviens

Facteurs psychologiques

  • Confiance en soi et en son corps
  • Capacité à se détendre et à « lâcher prise »
  • Absence de blocages liés à des idées reçues ou des expériences négatives

Facteurs techniques

  • Connaissance de son corps et de ses zones érogènes
  • Pratique de techniques de stimulation adaptées
  • Utilisation éventuelle de sex-toys conçus pour stimuler le point G

Il est important de souligner qu’il n’existe pas de « norme » en matière d’éjaculation féminine. Chaque femme a sa propre physiologie et ses propres réactions sexuelles. L’absence d’éjaculation ne signifie en aucun cas un dysfonctionnement ou un manque de plaisir.

6. Comment favoriser l’éjaculation féminine ?

Pour les femmes qui souhaitent explorer cette facette de leur sexualité, voici quelques conseils pour favoriser l’éjaculation :

Exploration et connaissance de son corps

  • Localiser son point G : situé sur la paroi antérieure du vagin, à environ 5 cm de l’entrée
  • Pratiquer l’auto-stimulation pour découvrir ses zones sensibles
  • Observer ses réactions et sensations lors de l’excitation

Techniques de stimulation

  • Massage du point G avec un mouvement de « viens ici » des doigts
  • Alternance de pressions et de relâchements sur la zone
  • Utilisation de sex-toys adaptés (vibromasseurs courbes, stimulateurs de point G)

Relaxation et lâcher-prise

  • Créer une ambiance propice à la détente
  • Pratiquer des exercices de respiration pour se décontracter
  • Accepter de « laisser aller » les sensations sans chercher à les contrôler

Communication avec le/la partenaire

  • Exprimer ses désirs et préférences
  • Guider le/la partenaire dans la stimulation
  • Instaurer un climat de confiance et de non-jugement

Il est crucial de ne pas se focaliser sur l’objectif d’éjaculer, mais plutôt de profiter du plaisir et des sensations tout au long de l’exploration.

7. Mythes et idées reçues sur l’éjaculation féminine

De nombreuses idées fausses circulent encore au sujet de l’éjaculation féminine. Voici quelques mythes à déconstruire :

Mythe n°1 : « L’éjaculation féminine, c’est juste faire pipi »

Réalité : Bien que le liquide du squirting contienne des composants de l’urine, sa composition est différente et beaucoup plus diluée. L’éjaculation « classique » issue des glandes de Skene n’a quant à elle rien à voir avec l’urine.

Mythe n°2 : « Toutes les femmes peuvent éjaculer si elles sont bien stimulées »

Réalité : La capacité à éjaculer varie selon les femmes et dépend de nombreux facteurs anatomiques et psychologiques. Certaines femmes n’éjaculeront jamais malgré une stimulation adaptée.

Mythe n°3 : « L’éjaculation féminine est toujours liée à un orgasme intense »

Réalité : L’éjaculation et l’orgasme sont deux phénomènes distincts. Une femme peut éjaculer sans atteindre l’orgasme, et inversement.

Mythe n°4 : « Les femmes qui éjaculent ont une vie sexuelle plus épanouie »

Réalité : L’épanouissement sexuel ne dépend pas de la capacité à éjaculer. Chaque femme a sa propre sexualité et ses propres sources de plaisir.

Mythe n°5 : « L’éjaculation féminine, ça se contrôle »

Réalité : Pour la plupart des femmes, l’éjaculation est un réflexe involontaire. Certaines peuvent apprendre à mieux la maîtriser avec la pratique, mais ce n’est pas le cas de toutes.

8. Implications pratiques et relationnelles de l’éjaculation féminine

L’expérience de l’éjaculation féminine peut avoir diverses répercussions sur la vie sexuelle et relationnelle :

Aspects pratiques

  • Préparation du lit : utilisation de serviettes ou de protections imperméables
  • Hygiène : douche ou nettoyage après les rapports
  • Choix de positions sexuelles adaptées pour éviter les éclaboussures indésirables

Communication dans le couple

  • Dialogue ouvert sur les attentes et les réactions de chacun
  • Dédramatisation des éventuels « accidents » ou surprises
  • Respect des préférences de chacun (désir ou non d’expérimenter l’éjaculation)

Impact sur l’estime de soi

  • Acceptation de son corps et de ses réactions
  • Fierté ou gêne liées à la capacité d’éjaculer
  • Pression éventuelle pour « performer » ou répondre aux attentes du/de la partenaire

Enrichissement de la vie sexuelle

  • Découverte de nouvelles sensations
  • Exploration de techniques de stimulation variées
  • Renforcement de l’intimité et de la complicité dans le couple

Il est essentiel d’aborder l’éjaculation féminine avec ouverture d’esprit.

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